Le bambou est matériau léger, durable et esthétique. Ses caractéristiques physiques, chimiques et mécaniques ont permis le développement d’applications industrielles dans des domaines aussi variés que la construction, l’ameublement, le papier, le textile ou encore l’agro-alimentaire. Les premières traces de l’utilisation du bambou remontent à plus de 5000 ans en Chine.
Depuis les années 1980 et l’ouverture du pays à l’économie de marché, une très grosse industrie de fabrication d’objets en bambou s’est développée autour de différentes villes chinoises.
Derrière la Chine qui exporte aujourd’hui 70 % des produits en bambou fabriqués dans le monde, des pays comme l’Inde, le Vietnam et l’Indonésie ont ces dernières décennies, eux aussi, développé des filières de production d’objets en bambou. En Europe, les objets en bambou font maintenant partie de notre vie quotidienne. Nous savons moins que ces produits ont une faible empreinte carbone grâce aux caractéristiques uniques de cette plante.
Le bambou est une plante ligneuse qui appartient à la famille des graminées. Il existe plus de 1700 variétés de bambou à travers le monde, situées essentiellement dans les pays à climat tropical à subtropical, couvrant une superficie totale d’environ 35 millions d’hectares.
Il existe deux types de bambou bien distincts : Les bambous avec un rhizome sympodial qui poussent en touffe et qui sont originaires de régions tropicales.
Les bambous avec un rhizome Monopodial sont eux originaires des régions au climat tempéré et poussent avec un système de racinaire qui peut s’avérer invasif.
Les plants de bambou sont auto-générateurs. Après leur récolte, de nouveaux chaumes poussent à partir du même système racinaire.
La moyenne de vie d’une touffe de bambou varie entre 60 et 100 ans selon les espèces. La mort du bambou résulte souvent de sa floraison qui est un évènement rare.
Il faut compter entre 4 et 5 ans pour qu’un jeune plant de bambou arrive à maturité, pouvant ensuite être récolté à raison d’un tiers des chaumes chaque année.
Les bambous ont la croissance végétale la plus rapide au monde. Pendant la saison des pluies, les chaumes de bambou poussent jusqu’à 45 cm par jour et atteignent leur pleine hauteur (jusqu’à 20-25 m selon les espèces) en l’espace de quelques semaines.
Selon les variétés, le bambou absorbe pendant sa croissance entre 96 et 392 tonnes de CO2/ha/an soit 30 à 35 % plus de CO2 que les forêts de feuillus. Il produit également 30 % d’oxygène de plus que la moyenne des arbres.
Les forêts de bambous sont des réservoirs de biodiversité importants. Des espèces animales menacées d’extinction comme le Panda et l’Hapalémur gris de Madagascar se nourrissent quasi exclusivement de jeunes pousses de bambou.
Le bambou peut pousser sans l’aide d’engrais ni de pesticides, sur des sols pauvres en nutriments et également dans des régions arides où les sécheresses font échouer les autres cultures.
Les feuilles des bambous qui tombent régulièrement permettent de fertiliser naturellement le sol en formant un compost naturel.
Grâce à son système de rhizome qui trace à faible profondeur, le bambou est utile pour empêcher l’érosion des sols lorsqu’il est planté dans le long des berges et sur les flancs de coteaux raides. Chaque touffe de bambou peut retenir en moyenne 6 m³ de terre.
Capables d’absorber les métaux lourds présents dans le sol, des variétés de bambou sont utilisées pour régénérer des sols dégradés par l’extraction minière. Certaines espèces et peuvent également être utilisées pour filtrer naturellement les eaux usées.
De nombreux pays en voie de développement sont touchés par la déforestation dont la principale cause est l’utilisation du bois et du charbon de bois comme source d’énergie pour les besoins quotidiens.
Grâce à sa croissance rapide et sa régénération annuelle, le bambou transformé en charbon est une source d’énergie alternative et renouvelable qui réduit la pression sur d’autres ressources forestières et réduit ainsi la déforestation.
Une étude estime que l’Afrique subsaharienne à le potentiel de production annuelle d’environ 9 millions de tonnes de charbon de bambou, ce qui pourrait potentiellement remplacer 64% de la consommation de charbon de bois.
Enfin, contrairement au charbon de bois, le charbon de bambou ne dégage pas de fumée lors de sa combustion et donc limite les maladies pulmonaires.