Les forêts primaires de Madagascar qui couvraient plus de 30 % du territoire en 1950 n’en couvrent plus que 12% aujourd’hui.
Chaque année ce sont 22 millions de m3 de bois qui sont consommés à Madagascar, par 82 % des ménages qui utilisent encore le bois ou le charbon comme combustible pour cuisiner.
C’est ainsi que 120 000 sacs de 50 kg de charbon sont acheminés chaque semaine à Antananarivo pour répondre aux seuls besoins de la population de la capitale.
La déforestation engendrée par la fabrication de charbon de bois a un impact dramatique sur les écosystèmes de Madagascar.
D’après le WWF, 96 % des espèces de lémuriens sont considérées comme étant menacées d’extinction et d’ici à 2070, 95 % de l’habitat des lémuriens pourraient être détruits du fait de la déforestation et du réchauffement climatique.
Avec la perte du couvert végétal et des racines des arbres indispensables pour fixer la couche arable, les sols sont soumis à l’érosion. L’action du vent et de la pluie emportent la mince couche d’humus qui recouvre les sols déboisés. Se forment alors des glissements de terrains redoutés appelés « lavakas ».
Ces glissements de terrain qui s’accompagnent souvent d’éboulements représentent une réelle menace pour les populations rurales.
Ils ont également pour conséquence d’ensabler des rizières et d’envaser les fleuves. Une fois transportés vers la mer, les sédiments décrochés des collines étouffent les coraux et détériorent les habitats des poissons dans les zones proches des estuaires.
La taille des forêts diminuant, le travail de photosynthèse qui entraînent les précipitations n’est plus effectué. En conséquence, le cycle des pluies diminue dans plusieurs régions de Madagascar fragilisant les populations rurales qui subsistent grâce à des productions agricoles vivrières.
L’absence des racines des arbres qui permettent de capter et de retenir l’eau dans les nappes phréatiques, entraîne la désertification et une perte importante de terres cultivables.
Les régions de l’Ouest et du Sud de Madagascar sont particulièrement touchées par un stress hydrique qui s’accentue avec l’effet combiné du réchauffement climatique mettant fortement en péril les populations locales.
Avec un indice de fécondité de 3,95 enfants par femme en 2018, la croissance démographique de Madagascar croît de l’ordre de 3% par an. L’augmentation constante de la population accentue les besoins en énergie du pays.
Sans alternative énergétique, l’augmentation de la démographie a pour conséquence d’aggraver la destruction des écosystèmes, plongeant des populations de certaines régions dans des situations de grande précarité alimentaire.
Pour assurer un avenir durable à l’ensemble de la population de Madagascar, il devient urgent de mettre en place des politiques de production d’énergies renouvelables afin de freiner la déforestation, régénérer les sols dégradés et assurer des revenus aux populations le plus démunies.