Les forêts primaires d'Afrique subsaharienne, qui couvraient plus de 50 % du territoire dans les années 1960, n'en couvrent plus que 25 % aujourd'hui. Chaque année, ce sont environ 300 millions de m³ de bois qui sont consommés dans cette région, où près de 70 % des ménages utilisent encore le bois ou le charbon comme combustible pour cuisiner. Ainsi, des millions de sacs de charbon sont acheminés chaque semaine vers les principales villes pour répondre aux besoins énergétiques de la population urbaine.
La déforestation engendrée par la fabrication de charbon de bois, l'agriculture extensive et l'exploitation forestière a un impact dramatique sur les écosystèmes d'Afrique subsaharienne. D'après le WWF, près de 50 % des espèces de primates et d'autres animaux emblématiques de la région sont considérées comme étant menacées d'extinction. D'ici 2070, une part importante des habitats naturels pourrait être détruite en raison de la déforestation et du réchauffement climatique, mettant ainsi en péril la biodiversité unique de cette région.
La perte des forêts a des conséquences dramatiques sur l'environnement, notamment en ce qui concerne l'érosion des sols et la formation de glissements de terrains. Les racines des arbres jouent un rôle essentiel dans la stabilisation des sols, en maintenant la terre en place et en réduisant le ruissellement des eaux de pluie.
Lorsque les forêts sont dévastées, cette protection naturelle disparaît, rendant les sols plus vulnérables à l'érosion. L'érosion accélérée entraîne la perte de couche arable fertile, ce qui compromet la productivité agricole et augmente le risque de désertification.
De plus, l'absence de couverture végétale favorise la saturation des sols, ce qui peut déclencher des glissements de terrain, particulièrement dans les zones montagneuses ou à forte pente. Ces phénomènes naturels représentent un danger pour les communautés humaines, causant des pertes matérielles et humaines, et aggravant l'insécurité alimentaire dans les régions touchées.
La déforestation nuit à la régulation des cycles de l'eau, entraînant des problèmes d'approvisionnement en eau pour les populations locales et compromettant leur accès à des ressources essentielles. Avec la diminution des forêts, le processus de photosynthèse, qui contribue à la formation des précipitations, est largement réduit. Cela entraîne une réduction des cycles des pluies dans plusieurs régions du continent africain, fragilisant ainsi les populations rurales qui dépendent de l'agriculture vivrière pour leur subsistance.
De plus, l'absence des racines des arbres, qui jouent un rôle crucial dans la capture et la rétention de l'eau dans les nappes phréatiques, entraîne la désertification et une perte significative de terres cultivables.
Ainsi, les régions de l'Afrique subsaharienne subissent un stress hydrique croissant, accentué par les effets conjugués du réchauffement climatique, mettant en danger la vie et les moyens de subsistance des populations locales.
Avec un indice de fécondité de 4,5 enfants par femme en 2020, la croissance démographique de l'Afrique subsaharienne atteint environ 2,7 % par an. Cette augmentation constante de la population accentue les besoins en énergie à l'échelle du continent.
En l'absence d'alternatives énergétiques durables, cette croissance démographique aggrave la destruction des écosystèmes, plongeant certaines populations dans des situations de grande précarité alimentaire.
Pour assurer un avenir durable à l'ensemble de la population d'Afrique subsaharienne, il devient urgent de mettre en place des politiques de production d'énergies renouvelables afin de freiner la déforestation, régénérer les sols dégradés et garantir des revenus aux populations les plus vulnérables.